Si le destin
est un gigantesque livre dont on ne connaît pas la fin, j’imagine le mien rempli
de pages de brouillon raturées, rédigées par un crayon tenu d’une main mal
assurée.
Finalement, le
vrai bonheur se trouve-t-il dans la contemplation des pages déjà écrites, ou dans
la certitude qu’il reste une multitude de pages blanches qui ne demandent qu’à
être griffonnées ? Les hédonistes se plairont à inculquer la devise du « Vivons
l’instant présent », mais ce temps existe-t-il réellement ? Qui ne
rêve pas d’un avenir meilleur ? Tous nos choix, nos actes ne sont-ils pas
dictés par l’espoir de ce qu’ils engendrent dans le futur ?
On me demande
de tourner la page. Recommencer. Prendre un nouveau départ. Tirer un trait sur
le passé. Aller de l’avant. Autant d’expressions qui signifient la même chose
et que pourtant je ne comprends pas. Parce que je pensais être différente des
autres, mais je suis lâche, faible et égoïste. Non, il y a des choses que je n’arrive
pas à accepter lorsqu’elles sont injustes. Oui, je regrette certaines (beaucoup)
de mes décisions. Alors comment faire pour oublier ? Et quand bien même j’arriverai
à effacer de ma mémoire les souvenirs douloureux, à enfermer dans une énorme
malle mes doutes et mes crises d’angoisse et à jeter la clé dans un océan
imaginaire, qui me dit que je ne répéterai pas inlassablement les mêmes trajectoires ?
Au fond, livre
de poche ou épopée, j’ai simplement envie de jeter au feu ce bouquin qui me fait
me poser tant de questions. Je veux rouler sur l’autoroute de ma vie dans une
décapotable, les cheveux au vent, l’autoradio à fond, et sans jeter un œil sur
ma jauge d’essence. Mon passé fait partie de moi, qu’il m’aide à mûrir ou au contraire m’affaiblisse, je n’ai pas le choix, je dois vivre avec. Mais si on ne peut pas
revenir en arrière, rien ne dit que le futur soit déjà prévu. Je ne peux pas me
résoudre à penser que quoi qu’il se passe, tout est déjà écrit et qu’il faut
accepter sa destinée.
Je ne veux pas
« croire en l’avenir », je veux croire que c’est moi qui écris mon
avenir. Et s’il faut casser la gueule au tocard qui joue avec mes nerfs dans le
grand livre du destin pour lui reprendre de force son stylo, je le ferai !!
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